LASIK vs SMILE : quelle technique cause le moins de sécheresse oculaire ?
Pourquoi la chirurgie réfractive peut provoquer une sécheresse oculaire ?
La sécheresse oculaire est une conséquence fréquente de la chirurgie réfractive, liée principalement à une altération temporaire des nerfs cornéens superficiels durant l’intervention. Ces nerfs jouent un rôle clé dans la production de larmes et dans le réflexe de clignement des yeux.
Lorsque ces terminaisons nerveuses sont endommagées ou coupées pendant l’opération, la sensibilité de la cornée diminue, entraînant une réduction de la sécrétion lacrymale et provoquant ainsi des symptômes typiques de sécheresse (sensations de brûlure, picotements, inconfort ou vision fluctuante).
Sécheresse postopératoire : est-ce plus fréquent après LASIK ?
Le LASIK (Laser-Assisted in Situ Keratomileusis) est actuellement la technique la plus pratiquée dans le monde pour la correction des défauts visuels ». Cette intervention implique la création d’un volet cornéen (ou capot) à l’aide d’un laser femtoseconde, suivi d’une ablation du stroma cornéen profond avec un laser excimer.
Cette découpe cornéenne, bien que très précise, entraîne une altération plus significative des fibres nerveuses superficielles, ce qui explique une sécheresse postopératoire plus marquée et souvent plus prolongée qu’après un SMILE.
Selon plusieurs études cliniques, environ 20 à 40 % des patients rapportent une sécheresse oculaire significative dans les premiers mois suivant un LASIK. Heureusement, cette sécheresse tend à diminuer graduellement et se résout généralement dans les 6 à 12 mois postopératoires, mais peut parfois persister chez certains patients.
SMILE : une alternative qui limite mieux la sécheresse ?
Le SMILE (Small Incision Lenticule Extraction) représente une alternative de plus en plus prisée au LASIK. Cette technique récente consiste à extraire manuellement un lenticule cornéen à travers une micro-incision, sans créer de volet cornéen comme avec le LASIK. Par conséquent, le SMILE préserve davantage l’intégrité des fibres nerveuses cornéennes et donc la sensibilité cornéenne, ce qui limite la sécheresse oculaire initiale.
Des études comparatives récentes démontrent que le taux de sécheresse oculaire postopératoire initial est réduit avec la technique SMILE par rapport au LASIK, en revanche, à 12 mois postopératoire, les résultats sont similaires entre les deux techniques.
Comment prévenir ou soulager la sécheresse quelle que soit la technique ?
Quelle que soit la technique de chirurgie réfractive choisie, certaines recommandations simples permettent de prévenir ou de limiter les symptômes de sécheresse oculaire :
- Utilisez régulièrement des larmes artificielles sans conservateurs pour maintenir une bonne hydratation cornéenne pendant les semaines suivant l’opération
- Évitez les environnements secs ou ventilés, tels que la climatisation intense ou le chauffage excessif, particulièrement durant la période de cicatrisation
- Hydratez-vous suffisamment au quotidien pour favoriser une bonne production lacrymale naturelle
- Pensez à cligner fréquemment des yeux, surtout lors des activités prolongées devant un écran, afin de répartir uniformément le film lacrymal sur la surface cornéenne
- Respectez scrupuleusement les conseils postopératoires fournis par votre chirurgien, incluant le suivi régulier pour ajuster au besoin le traitement de la sécheresse
- Il est préférable de ne pas attendre de ne plus tolérer ses lentilles avant de se faire opérer, car celles-ci sont pourvoyeuses de sécheresse oculaire
En résumé, si vous êtes particulièrement préoccupé par le risque de sécheresse oculaire, la technique SMILE constitue aujourd’hui une alternative très intéressante au LASIK grâce à sa préservation nerveuse accrue et à sa récupération plus rapide de la qualité du film lacrymal.
N’hésitez pas à consulter votre ophtalmologiste spécialisé en chirurgie réfractive pour choisir ensemble l’intervention la mieux adaptée à vos besoins et à votre confort.